Tristan GRONIER, conservateur-restaurateur du patrimoine photographique

20 mai 2025 | L'équipe

Tristan GRONIER, conservateur-restaurateur du patrimoine photographique

Voilà 9 mois que Tristan a rejoint le groupe MEMORIST, au sein de l’équipe de TRIBVN Imaging, pour la création de notre atelier de restauration dédié au patrimoine photographique. Avec une expertise rare et une passion manifeste pour l’image ancienne, Tristan assure une mission essentielle dans la sauvegarde et la valorisation de fonds photographiques souvent fragiles et précieux.

Ton parcours en quelques mots ?

« Après un cursus de trois ans dédié à l’Histoire de l’art et l’Archéologie à l’Ecole du Louvre, j’ai souhaité donner à mon futur métier une dimension aussi matérielle qu’intellectuelle. Très attiré par l’étude des techniques artistiques, et en particulier l’orfèvrerie, j’ai intégré sur concours l’Institut national du patrimoine (Inp) pour réaliser un cursus de cinq ans consacré à la conservation-restauration de photographies, intégrant les supports audiovisuels et numériques. J’ai rejoint TRIBVN Imaging en septembre 2024. »

Comment ta passion pour la photographie est-elle née ?

« Assez tardivement : après que l’on m’ait offert un appareil argentique, un Canon AE-1 à mes 20 ans. C’est par ce biais que j’ai découvert la photographie analogique et les expérimentations photographiques. Avant le résultat final, c’est davantage le chemin intellectuel et pratique pour arriver à une image qui m’a intéressé, puis j’ai creusé le sujet. Aujourd’hui, c’est encore la matière photographique qui me passionne. »

L’objet le plus incroyable que tu aies eu à restaurer ?

« Le scénario de tournage du film Le Dernier Empereur (1986) : un objet composite conservé à la Cinémathèque française. C’est Suzanne Durrenberger, l’autrice du document, scripte sur le tournage, qui a annoté et augmenté cet objet de photographies à développement instantané, des polaroids dans le langage commun. La richesse matérielle et l’esthétique incroyable de cet objet m’a beaucoup plu.
J’ai eu la chance de mener ce projet de restauration au cours de ma dernière année d’étude à l’Inp. Le but visait à stabiliser l’état dégradé de cet objet pour qu’il puisse être présenté au public. Avec toute une équipe de professionnelles encadrantes, nous avons pu mener une étude centrée sur les méthodes de remontage à sec de ces photographies uniques et sensibles.
 »

Tristan a consacré son mémoire à l’étude et à la conservation-restauration de cet objet.

Découvrez-le dans son intégralité en cliquant ci-dessous :

Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?

« Lorsque l’on restaure une photographie, son intégrité physique et historique sont au coeur de nos préoccupations. Pour moi, être conservateur·ice-restaurateur·ice, ce n’est pas seulement résoudre des questions matérielles, c’est aussi être garant de tous les indices qui donnent une valeur parfois intangible aux objets. Tout ce travail est en général réalisé en accord avec l’équipe scientifique en charge des objets (conservateurs du patrimoine, historiens), mais aussi en collaboration avec d’autres corps de métiers (photographes, régisseurs, encadreurs).
C’est la transmission d’un objet au public, fruit d’un travail d’équipe, qui donne du sens à mon travail.
 »

As-tu des projets persos autour de la photo ?

« J’essaye d’explorer tous les champs de la pratique photographique, des procédés anciens aux impressions numériques, en passant par les Polaroids. Je récolte du matériel ou des surfaces photosensibles diverses, parfois anciennes et périmées, pour produire des images uniques, par usage du sténopé par exemple. J’aime bien aussi parcourir les brocantes et les vide-greniers à la recherche de procédés rares. »